Nous avons créé Grain·es dans l’idée de rassembler des auteur·ices et des amateur·ices d'œuvres visuelles (photographie, vidéographie, graphisme etc.) qui souhaitent semer des regards critiques sur notre société, interroger et expérimenter des pratiques artistiques et documentaires, et soutenir des auteur·ices qui cherchent à vivre de leur travaux. 

Grain·es est à la fois un outil juridico-administratif de soutien et de diffusion de travaux visuels et une communauté d’amateur·ices et d’auteur·ices qui vise à :

• Soutenir des autrices et des auteurs d’œuvres graphiques (photographie, vidéographie, graphisme etc.) dans la diffusion et la valorisation de leur travaux ;
• Défendre les droits des autrices et auteurs : reconnaissance du travail, défense de la nécessité sociale et démocratique de la diffusion d’œuvres diverses et critiques, etc. ;
• Expérimenter de nouvelles formes d'écritures visuelles individuelles ou collectives qui contribuent à diversifier les regards sur nos sociétés, nos environnement etc.
  
• Tisser des liens avec les acteurs du Briançonnais autour des arts graphiques.
  
• Interroger les pratiques de production et de diffusion d'écritures visuelles.
  

Grain·es porte un regard critique - au sens d’interrogateur - sur la place que prennent les images aujourd’hui dans notre société, sur ce qu’elles visibilisent ou cachent, sur les représentations des relations sociales qu’elles légitiment ou non, sur ce que différentes pratiques ou outils de production ou de diffusion embarquent ou non comme considération éthiques etc. Toutes ces questions n’appartiennent pas uniquement aux professionnel·les ou aux auteur·ices, mais à toutes les personnes amatrices ou conscientes de ces problématiques. C’est pourquoi Grain·es entend aussi rassembler des personnes qui souhaitent simplement participer à semer ces interrogations dans l’espace public à travers des ateliers, des évènements artistiques, des débats ou tout autre moyens.

Pour nous l’image est tout autant un moyen d’expression de nos regards, de nos attentions et de nos opinions qu’un outil permettant de donner la parole aux publics concernés, à ce celles et ceux dont l’on parle mais qui n'ont pas forcément la parole ou encore de donner à voir la fragilité poétique ou tragique des milieux que l'on traverse, que l'on transforme et qui nous transforment.

Nous observons que les sujets sont trop souvent objectifiés par des pratiques de documentation et de mise en récit occultant les biais amenés par les représentations de l'autrice ou de l'auteur. Ces pratiques nous ont nous même influencées, ce sont celles que la société transmet aujourd'hui : produire et diffuser des images sans poser de questions, sans se poser de question, sans interroger  nos propres  postures. Nous travaillons à les déconstruire et  souhaitons donc assumer la subjectivité des regards que nous diffusons en défendant l’idée que c’est le croisement de multiples regards situés qui permettent de saisir la complexité des relations qui composent les sociétés (humaines, vivantes etc.) et de donner toute leur force et leur légitimité aux regards produits.

Qu’elle soit artistique ou documentaire, que les auteurs et autrices en soit conscient·es ou non, toute image est porteuse de schémas socio-culturels pouvant véhiculer des oppressions (sexistes, racistes, spécistes, naturalistes etc.). C’est un fait. Cela ne décharge néanmoins ni les auteurs et autrices, ni les structures de diffusion de lutter contre ces oppressions. Grain·es s’engage donc à “situer” les auteurs et autrices pour rendre visibles les oppressions que leurs images peuvent véhiculer, à diffuser autant que possibles des regards de personnes non-dominantes et à encourager le public à être critique des images qu’il observe et utilise.